Odds and Ends a pour sujet la fin comme processus à l’œuvre dans ce qui nous entoure, et dresse le portrait d’une Terre fumante, à l’abandon. Marie Quéau a choisi de parcourir des territoires et des lieux qui pouvaient être les vecteurs de son inquiétude quant aux lendemains. Elle aborde souvent ce travail comme une nécrologie de notre planète, évoquant ses accidents et son lent effondrement. Cette enquête fonctionne par rebonds, un lieu en appelant un autre. Durant cinq années, le vent, la terre et le feu l’ont guidée dans la construction de cette fable fatale. Le temps est volontairement suspendu pour assourdir la vie. Cette série est pour elle un poème sans les hommes. 

Jean-Christophe Bailly écrit à propos de Odds and Ends : "Ce récit repose sur la façon dont les rebuts et ce que l’on rejette ou abandonne se transforment en bloc de sens, sortes de ruines du futur. Porteurs non seulement de mystère, mais aussi d’inquiétude : c’est le demain, l’après, le post-accidentel qui sont ainsi interrogés. (…) Le lien à la science-fiction est patent et revendiqué non via un quelconque fantastique, mais à travers le buissonnement fictionnel des objets eux-mêmes."

Le livre s’articule sur deux axes. Une première partie fictionnelle, fantasmée où chaque image communique avec une autre par un détail, un ton, une forme et c’est dans l’accumulation des photographies que le scénario prends forme. Dans cette perspective, Marie Quéau a invité Amélie Lucas-Gary à écrire un chant pour accompagner cette grande histoire visuelle. Son texte donne une lecture à la fois personnelle et infinie de Odds and Ends, et propose de retranscrire le parcours et l’émotion de Lucie, personnage se substituant au regard de l’artiste. Une seconde partie comme un retour au réel avec une note de l’auteur et la description précise sous forme d’index des lieux traversés et documentés entre 2013 et 2017.

Une édition spéciale comprenant 25 livres, vendus avec un tirage numéroté et signé par l'artiste ainsi qu'un livret des coupures d'archives de la génèse du projet (images découpées et recueillies par Marie Quéau), dans un slipcase embossé.